Paire de vases Art Nouveau

Jean-Baptiste Sloodts (1843-(…)

Nationalité : Belge

Date : circa 1900
Dimensions Vase Fleur-de-Lys : 83 x 18,5 x 18,5 cm
Dimensions Vase Roseaux : 83 x 18 x 18 cm
Material : Bronze avec double patine
Technique : Cire perdue
Foundry : La Compagnie des Bronzes de Bruxelles

Ce remarquable duo de vases Art nouveau, réalisé vers 1900 par l’artiste belge et maître fondeur Jean-Baptiste Sloodts (1843–?), incarne la fusion poétique entre sculpture et art décoratif. Coulés en bronze à la cire perdue, avec une double patine brune, chaque vase se présente comme une œuvre unique, alliant virtuosité technique et inspiration symboliste.

Le premier vase est orné de roseaux et de plantes aquatiques, ses lignes élégantes couronnées par deux hirondelles de cheminée posées sur le rebord. Le second présente des iris finement sculptés et est surmonté de deux hirondelles de fenêtre, saisies dans le mouvement de leurs ailes. Le modelé naturaliste de la flore et de la faune, animé par un jeu rythmique de lignes verticales et diagonales, reflète l’esthétique organique du premier Art nouveau belge. Ces motifs récurrents – hirondelles, iris, roseaux et fleur de lys – sont porteurs de symboles : liberté, pureté, résilience et renouveau.

Les deux vases portent la signature « JBte Sloodts », témoignant du rare privilège qu’avait Sloodts d’être à la fois sculpteur et fondeur de première classe. Ayant exercé au sein de la Compagnie des Bronzes à Bruxelles, il se distingua en fondant et en signant lui-même ses œuvres – fait exceptionnel parmi les fondeurs de son époque. Son savoir-faire en matière de patine et de traitement des surfaces rendait ses créations particulièrement recherchées, bien que les exemples signés conservés soient aujourd’hui d’une extrême rareté.

Les vases mesurent respectivement 83 et 83,5 cm de hauteur, avec des bases de 18 × 18 et 18,5 × 18,5 cm. Le modèle orné d’hirondelles et de roseaux est référencé dans l’encyclopédie, C. Engelen & M. Marx, La Sculpture en Belgique (à partir de 1830), 2006, p. 3236. Ensemble, ils incarnent une synthèse saisissante de maîtrise artistique et de poésie naturelle – caractéristiques d’un moment charnière entre l’artisanat du XIXᵉ siècle et l’émergence d’une esthétique nouvelle, résolument moderne.