LA GLANEUSE

CHARLES VAN DER STAPPEN (1843-1910)
Belge

Date : Septembre 1891

Dimensions : 39,5 cm (Hauteur) / 44,5 cm (Hauteur totale)

Matière : Bronze à patine brune sur base en marbre vert de mer

Signature : « Septembre 91 » et « Ch. Van der Stappen »

Fondeur : « J. Petermann, Fondeur, Bruxelles »

Inscription : « La Hulpe »

Contexte et histoire de l’oeuvre

Réalisée en septembre 1891, La Glaneuse marque le seuil d’une nouvelle période dans l’oeuvre de Charles Van der Stappen, celle de son retrait à La Hulpe en 1892, où l’artiste s’imprègne du quotidien des campagnes brabançonnes. À ce moment charnière de sa carrière, il se tourne vers la représentation du travail rural, observé directement sur le terrain, loin des sujets allégoriques et des portraits officiels.

Ce bronze, fondu par J Petermann à Bruxelles, témoigne de cette recherche d’authenticité et de vérité humaine. Van der Stappen ne cherche pas à idéaliser la paysanne qu’il sculpte : il en traduit la force, la fatigue et la grâce silencieuse dans un même mouvement. Penchée sur le sol, ramassant les reste de la moisson, la femme incarne cette union intime entre le corps et la terre. Chaque tension musculaire, chaque plus du vêtement, chaque inclinaison du visage reflète une observation minutieuse du réel.

À La Hulpe, Van der Stappen trouve dans la vie agricole un nouvel équilibre entre réalisme et spiritualité. Son art devient plus intérieur, plus humain. La Glaneuse illustre cette évolution : la sculpture n’est plus un simple exercice de style, mais une méditation sur la dignité du travail manuel. La patine brune, profonde et chaude, renforce la densité du modelé et la poésie du geste.

Répertoriée dans Engelen-Marx, La sculpture en Belgique à partir de 1830 (vol.6, p.3656), La Glaneuse s’inscrit dans la même lignée que les oeuvres naturalistes créées autour du séjour à La Hulpe, telles que les Briquetiers-Midi ou La Femme à la gerbe. Toutes traduisent un regard humaniste et lucide sur la condition paysanne, dans l’esprit du naturalisme social belge défendu par Constantin Meunier et Edmond Picard.

Littérature

  • BRUNEEL-HYE DE CROM, M. LUWEL, M. (1967). Tervueren 1897. Tervueren: Musée Royal de L’Afrique Centrale, p.98 & 118.

  • ENGELEN, C. MARX, M. Compagnie des Bronzes. Brussel: Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de Provincien, 2002. p.359.

  • ENGELEN, C. MARX, M. La Sculpture en Belgique à partir de 1830. Louvain: Engelen-Marx, 2006. Tome VI p. 3650-3659.

  • DEMUR, A. DUPONT, C. LECLERCQ, C. VANDEPITTE F. (2010). CHARLES VAN DER STAPPEN. Gand-Courtrai: Editions Snoeck.