LA DRESSEUSE DE TIGRE
ALFREDO MORELLI (act. fin XIXe siècle)
Italien
Date : ca. 1925
Dimensions : 74 x 53 x 32 cm
Matière : Marbre blanc de Carrare
Signature : « a. Morelli Florence »
Contexte et histoire de l’oeuvre
Cette sculpture captivante en marbre blanc de Carrare illustre une femme en posture dynamique tenant fermement la gueule d’un tigre dompté. L’ensemble dégage à la fois une force contenue et une sensualité assumée, signature fréquente des oeuvres orientalistes de la fin du XIXe siècle.
La dresseuse est représentée debout, le torse légèrement penché vers l’avant, créant une ligne serpentine gracieuse et expressive. Elle tient la gueule du tigre avec assurance, établissant une domination maîtrisée sur l’animal. Elle est vêtue d’un costume de scène inspiré de l’univers circassien, orné d’un ceinturon à médaillon, de perles sculptées en relief et d’un bandeau qui retient ses cheveux bouclés. Son expression douce contraste avec la tension de la scène, renforçant l’ambivalence entre puissance et beauté. Le tigre, aux pattes massives et au dos musclé, est représenté dans une posture docile, mais encore empreinte de puissance. Il ne rugit pas, il obéit, ce qui souligne davantage la maîtrise de la dompteuse. Un fouet ou bâton de commandement repose à leurs pieds, rappel discret mais essentiel de la fonction et de l’autorité de la femme.
L’oeuvre appartient clairement à l’esthétique de la fin du XIXe siècle et première moitié du XXe siècle, marquée par un goût pour les scènes exotiques ou théâtrales; une exaltation de la féminité forte, dans la veine des dompteuses, amazones ou héroïnes mythologiques; un travail virtuose du marbre, particulièrement dans le traitement des textures (vêtements, chevelure, pelage et musculature du tigre) reflétant l’esthétique caractéristique de l’Art Déco.
Cette oeuvre, signée par l’artiste florentin Alfredo Morelli, est un exemplaire inédit et dans un état remarquable de conservation.
Littérature
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PANZETTA, A. Nuovo Dizionario degli Scultori Italiani dell’Ottocento e del primo Novecento. 3e éd. Italy : Umberto Allemandi & C., 2003. Vol.2. p. 589.