LÉON SARTEEL
(Gand, 1882-1942)
LÉON SARTEEL
(Gand, 1882-1942)
Entre émotion contenue et figures féminines, Sarteel trace sa voie.
Léon Sarteel naît à Gand en 1882, où il reçoit également sa première formation artistique. Sa carrière de sculpteur prend un tournant décisif en 1908, lorsqu’il remporte le prestigieux Prix de Sculpture de l’Académie de Gand, attribué seulement tous les six ans. La bourse qui l’accompagne lui permet de se consacrer entièrement à son travail pendant trois années. Sa sculpture L’Orateur reçoit rapidement les honneurs au Salon de Gand, le plaçant au centre de la scène artistique.
Il établit son atelier à Sint-Denijs-Westrem, mais l’instabilité liée à la guerre le contraint à revenir au domicile familial. Exempté de service militaire par tirage au sort, Sarteel se dévoue entièrement à son art. Pendant plus de trois décennies, il expose de manière prolifique et organise lui-même de nombreuses expositions – preuve de son engagement et de son infatigable éthique de travail.
En 1919, le Musée des Beaux-Arts de Gand acquiert son buste en bronze du peintre Charles-René Callewaert. Deux ans plus tard, l’Université de Gand lui commande un buste posthume, un médaillon et un relief mural en bronze à la mémoire du professeur Jules Bouykin. Au cours de cette même décennie, Sarteel épouse Anne Pirsens, avec laquelle il aura trois enfants.
D’abord influencé par le réalisme romantique de Constantin Meunier, Sarteel fait progressivement évoluer son style vers un symbolisme plus introspectif, proche de celui de Georges Minne. Ce tournant s’exprime clairement dans des œuvres telles que le Monument à la Coopération (1924), où le modelé raffiné se marie à une grande subtilité émotionnelle.
Son œuvre de maturité accorde une place prépondérante aux figures féminines et maternelles, exprimées avec calme et profondeur symbolique. En 1935, il crée La Femme de ce Temps pour l’Exposition universelle de Bruxelles. Bien qu’il n’ait jamais occupé de poste d’enseignement officiel, il siège dans les jurys de plusieurs prix de sculpture majeurs, dont le Prix de Rome.
Sarteel s’éteint en 1942, l’année même où il achève Gemoedsadel (Noblesse d’âme), probablement sa dernière œuvre. Ses sculptures – en bronze, marbre, granit ou bois – reflètent une sensibilité profondément humaine et poétique, toujours vibrante aujourd’hui.
Littérature :
- VERBRAEKEN, P. (2017) Living Marble. Antwerp: Immpact nv, p. 84-85.