ISIDORE DE RUDDER

(Bruxelles, 1855-1943, Uccle)

ISIDORE DE RUDDER

(Bruxelles, 1855-1943, Uccle)

Isidore De Rudder incarne la transition vers la modernité sculptée.

Isidore De Rudder fut un sculpteur belge de premier plan, salué pour sa polyvalence et son approche novatrice, tant dans l’art décoratif que monumental. Né à Bruxelles en 1855 dans une famille d’artistes, il se forme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles entre 1869 et 1880, puis affine sa technique auprès d’Eugène Simonis. Parmi ses premières distinctions figurent le Prix de l’Académie en 1880 et une deuxième place au prestigieux Prix de Rome en 1882 – étapes décisives qui lui permettent de voyager à travers l’Allemagne, l’Angleterre et la France, enrichissant ainsi sa vision artistique.

Au fil de sa carrière, De Rudder explore un éventail de styles allant du réalisme et du romantisme au symbolisme, à l’italianisme, ainsi qu’aux mouvements naissants de l’Art nouveau et de l’Art déco. Il expose dans des lieux majeurs comme l’Union des Arts en 1883, l’Exposition universelle d’Anvers en 1894, et les expositions de Bruxelles en 1883 et 1893. Parmi ses œuvres marquantes des débuts figurent Tête d’Enfant, Feue Madame L. et Le Petit Pêcheur.

Il réalise de nombreux monuments publics, dont l’Allégorie de la Tragédie pour le Théâtre flamand de Bruxelles, ainsi que la statue de Jan van Coudenberghe pour l’Hôtel de Ville de Bruxelles. Parmi ses autres grandes commandes figurent la Fontaine de la cigogne et du poisson pour le Jardin Botanique de Bruxelles et le monument de la Reconnaissance de la Belgique envers la France, inauguré en 1923 place de l’Alma à Paris. Son savoir-faire ne se limite pas à la sculpture : il travaille également l’argent, l’ivoire, la céramique et conçoit des bijoux, collaborant avec des artistes tels que Philippe Wolfers et des fonderies comme Wolfers et Luppens.

En parallèle de sa pratique artistique, De Rudder enseigne à l’Académie de Bruxelles de 1911 à 1915, puis de 1919 à 1925. Son œuvre, présente dans de nombreux espaces publics et collections muséales en Belgique et à l’étranger, témoigne de son rôle clé dans la transition entre sculpture traditionnelle et sculpture moderne en Europe.

Littérature :

  • BENEZIT, E.Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs. Paris: Librairie Gründ, 1961. Vol.2. p. 1104-1110.