JEAN-BAPTISTE SLOODTS
(Brussels, 1843-unknown)
JEAN-BAPTISTE SLOODTS
(Brussels, 1843-unknown)
Maître fondeur au service de la beauté du détail.
Jean-Baptiste Sloodts fut un sculpteur et modeleur belge, né à Bruxelles en 1843. Il consacra toute sa carrière à la Compagnie des Bronzes de Bruxelles, l’une des fonderies d’art les plus prestigieuses d’Europe. Entré en 1893 comme ouvrier de deuxième classe, il est promu en 1896 après avoir reçu la décoration ouvrière, distinction honorant l’excellence de son travail. En 1907, il atteint le rang rare de fondeur de première classe, un statut exceptionnel qui lui permet de fondre et de signer ses propres œuvres.
Sloodts collabore étroitement avec le sculpteur Joseph Moreau, réalisant des éléments décoratifs tels que couronnes de laurier, ornements floraux et montures de lustres. À la fin du siècle, il reçoit ses premières commandes pour des vases, coupes et objets décoratifs inscrits dans ce que l’on appelait alors la nouvelle esthétique ou style moderne — prémices de ce qui deviendra l’Art nouveau. Ces créations, souvent ornées de fleurs, d’oiseaux ou de figures féminines finement modelés, sont fondues avec une précision remarquable grâce à la technique de la cire perdue.
Sloodts réalise également des montures métalliques en cuivre ou en argent pour les verriers de renom Daum et Gallé, affirmant ainsi son double statut d’artisan et d’artiste. Son style se distingue par une minutie exceptionnelle, un sens aigu de l’équilibre et une grande finesse de surface. Les patines qu’il applique — souvent dans des nuances subtiles de brun — accentuent la profondeur et la sensualité tactile du bronze.
Très peu d’œuvres portant la signature de Sloodts ont survécu, et celles qui nous sont parvenues sont aujourd’hui très recherchées pour leur rareté, leur raffinement et leur maîtrise technique. Son apport a été salué par la direction de la Compagnie des Bronzes dans les années 1950 et 1960.
Jean-Baptiste Sloodts demeure une figure essentielle de la sculpture décorative belge, à la croisée des savoir-faire traditionnels et de l’émergence de l’esthétique moderne.
Littérature :
- ENGELEN, C. MARX, M. La Sculpture en Belgique à partir de 1830,Tome VI. Engelen – Marx, Louvain, 2006. p. 3234-3237.