Sculpteur du tournant du siècle, virtuose du corps en tension et du langage symbolique.

Henri Gauquié fut un sculpteur français de premier plan, actif à la fin du XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle. Né à Flers-les-Lille en 1858, il se forme à l’École des Beaux-Arts de Paris auprès du célèbre sculpteur animalier Emmanuel Frémiet. Cette solide formation académique, conjuguée à une sensibilité personnelle profonde, donne naissance à une œuvre marquée par l’anatomie expressive, la force émotionnelle et une intensité psychologique rare.

Exposant régulier au Salon des Artistes Français à partir de 1881, Gauquié y reçoit de nombreuses distinctions : une médaille en 1882, la grande médaille en 1895, une médaille de bronze à l’Exposition universelle de 1889 à Paris, une médaille d’argent en 1900, et une médaille de deuxième classe en 1890. En 1886, il obtient également une bourse de voyage, puis il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1900. Il réalise cette même année une statue monumentale d’Alexandre le Grand à la Bénédictine de Fécamp.

Sculpteur de monuments, de bustes et de médaillons, Gauquié travaille le bronze et le marbre avec une grande finesse de modelé. Il explore le corps humain dans sa tension ou sa méditation, en quête d’un équilibre entre tradition classique et modernité expressive. Son style marie l’élégance formelle à la force dramatique, et ses compositions révèlent un sens aigu du détail et de la dynamique.

Parallèlement à ses œuvres de salon, Gauquié reçoit plusieurs commandes pour des monuments publics et des décors architecturaux, consolidant sa notoriété et son ancrage dans le paysage artistique de son temps.

Bien que peu présent dans les manuels d’histoire de l’art, Henri Gauquié laisse une œuvre forte, admirée pour la puissance expressive de ses formes et la qualité de son exécution. Aujourd’hui conservées dans des collections publiques et privées, ses sculptures témoignent de la richesse de la sculpture française à la croisée du XIXᵉ et du XXᵉ siècle.