GUILLAUME GEEFS

(Anvers, 1805-1883, Bruxelles)

GUILLAUME GEEFS

(Anvers, 1805-1883, Bruxelles)

Figure majeure du néoclassicisme et de la statuaire nationale.

Figure centrale de la sculpture belge du XIXᵉ siècle, Guillaume (Willem) Geefs naît à Anvers (Borgerhout) en 1805 dans une famille d’artistes renommés. Parmi ses frères – Joseph, Aloys, Jean, Théodore et Charles – plusieurs devinrent également sculpteurs de talent. Très tôt, Geefs se distingue comme l’un des plus doués de sa génération. Nommé sculpteur officiel du roi Léopold Ier, il reçoit de nombreuses commandes d’État qui participent à forger l’identité visuelle de la jeune Belgique indépendante.

Formé à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers sous Jean-Louis Van Geel (1787-1852), Geefs développe un style sculptural d’abord ancré dans le néoclassicisme, qu’il enrichit progressivement d’une sensibilité romantique. En 1828, il poursuit sa formation à Paris, puis devient professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Sa carrière est rapidement marquée par des commandes prestigieuses, faisant de lui l’un des principaux artistes chargés d’incarner les figures fondatrices du pays.

Parmi ses réalisations majeures figurent le Monument aux Martyrs de la Révolution de 1830 (Bruxelles), le Mausolée de Frédéric de Mérode (cathédrale de Bruxelles), la Statue de Léopold Ier au sommet de la colonne du Congrès (1859), ou encore le célèbre Génie du Mal (1848) à Liège. Son style expressif et souvent dramatique donne à ces œuvres une force émotionnelle durable.

Outre les monuments publics, Geefs est également très sollicité pour ses bustes et portraits, appréciés pour leur raffinement et leur capacité à traduire la dignité de ses sujets. En 1841, Geefs reçoit la commande prestigieuse d’un buste d’Albert de Saxe-Cobourg, époux de la reine Victoria. À cette occasion, il réalise également un buste représentant leur fille, la princesse Victoria. Ce travail s’inscrit dans une série de portaits d’enfants royaux que Geefs a réalisé tout au long de sa carrière, notamment ceux de Léopold II enfant, de la princesse Charlotte de Belgique ou du comte de Flandre.

Décédé en 1883 à Bruxelles (Schaerbeek), Guillaume Geefs laisse une œuvre considérable, emblématique de l’identité sculpturale belge du XIXᵉ siècle.

Literature :

  • ENGELEN, C. MARX, M. La Sculpture en Belgique à partir de 1830, Tome III. Engelen-Marx, Louvain, 2006. p. 1614-1624.
  • FRANZ HERRE, KAISERIN FRIEDRICH. Eine Engländerin in Deutschland. Hohenheim Verlag, Stuttgart, 2006.
  • VAN LENNEP, J. Catalogue de la sculpture: artistes nés entre 1750 et 1882. Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 1992.