LE CONDOR
ANTONIO & MARCEL AMORGASTI (1880-1942)
Italien/Belge
Date : 1937
Dimensions : 47,5 x 41 x 24,5 cm
Matière : Marbre blanc de Carrare
Signature : “M. EN ANT. AMORGASTI 1937”
Contexte et histoire de l’oeuvre
Cette saisissante sculpture en marbre d’Antonio (1880–1942) et Marcel (1908–1985) Amorgasti représente un Condor prêt à s’envoler, les ailes presque entièrement déployées et le corps chargé d’énergie contenue. Taillée en 1937 dans un fin marbre blanc de Carrare, l’œuvre témoigne d’une précision anatomique remarquable et d’une finesse sculpturale exceptionnelle.
Le Condor est représenté avec un réalisme saisissant. L’ensemble de son corps suggère une tension contenue, comme suspendue à l’instant d’un envol imminent. Le travail minutieux sur les plumes met en valeur la puissance latente de l’animal et sa grâce naturelle. Il s’en dégage une vitalité maîtrisée et une grande clarté sculpturale.
En 1937, Marcel collabore avec son père, Antonio, pour créer ce condor en marbre d’après un modèle d’Antonio, qui fait écho au bronze monumental de Josué Dupon réalisé en 1908. Si la participation directe d’Antonio à l’œuvre de Dupon n’est pas confirmée, la ressemblance souligne leur proximité avec les principaux sculpteurs animaliers anversois.
Condor est exposé la même année à l’Exposition d’art animalier de Bruxelles, réaffirmant ainsi la place des Amorgasti dans le paysage de la sculpture animalière belge. Cette rare collaboration père-fils met en lumière leur maîtrise technique et leur sensibilité artistique partagés.
Plus qu’une simple représentation de la faune, Condor est un puissant témoignage d’un art intergénérationnel, alliant observation naturaliste et expressivité formelle. Il constitue un superbe exemple de sculpture animalière en marbre du début du XXᵉ siècle.
Littérature :
- PANZETTA, A. Nuovo Dizionario degli Scultori Italiani dell’Ottocento e del primo Novecento, 3e éd. Vol.1. Umberto Allemandi & C., Italie, 2003. p.28
- ENGELEN, C. MARX, M. La Sculpture en Belgique à partir de 1830,Tome I. Engelen – Marx, Louvain, 2006. p. 44-57