CHARLES VAN DER STAPPEN

(Saint-Josse-Ten-Noode, 1843-1910, Bruxelles)

CHARLES VAN DER STAPPEN

(Saint-Josse-Ten-Noode, 1843-1910, Bruxelles)

Sculpteur belge majeur, entre classicisme, modernité et force allégorique.

Charles Van der Stappen fut un sculpteur belge de premier plan, acteur majeur de la renaissance artistique de la Belgique à la fin du XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle. Né à Saint-Josse-ten-Noode en 1843, il commence à travailler très jeune pour subvenir à ses besoins. Il se forme à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, où il étudie la sculpture de figure et la composition d’après nature, tout en travaillant dans divers ateliers. Son parcours est marqué par l’influence de figures majeures telles que Constantin Meunier et le critique d’art Camille Lemonnier.

Artiste ambitieux et déterminé, Van der Stappen se présente au concours du Prix de Rome en 1863 et en 1869, puis voyage à Paris et à Florence pour approfondir son style. Son œuvre, souvent empreinte d’allégorie et de symbolisme, rencontre rapidement le succès. Il participe à de nombreuses expositions et reçoit d’importantes commandes publiques, notamment pour la décoration monumentale de la gare du Midi à Bruxelles.

En 1883, il devient le premier professeur de sculpture de l’Académie de Bruxelles, témoignage de son autorité artistique et de son rôle formateur. L’année suivante, il est invité à exposer à la première manifestation du cercle d’avant-garde Les XX, fondé par Octave Maus. Sa participation à cet événement marque son intégration dans le mouvement artistique moderne belge.

Ses œuvres traduisent une synthèse entre formation classique et modernité naissante. Il puise souvent son inspiration dans la littérature, comme en témoigne son groupe sculpté tiré de Ompdrailles, le tombeau des lutteurs de Léon Cladel, une œuvre explorant les thèmes de la lutte et de la mortalité. Une version en bronze de ce groupe est exposée au Salon de la Libre Esthétique à Bruxelles en 1911, ainsi qu’à l’Exposition universelle de Paris en 1889, aux côtés de bustes comme Femme de pêcheur et Pax vobis.

Parmi ses réalisations majeures figure le projet du Jardin botanique de Bruxelles, qu’il dirige entre 1892 et 1893. Commandé par le gouvernement belge, ce chantier réunit Van der Stappen et Constantin Meunier, qui conçoivent ensemble les 52 sculptures du jardin, réalisées par une équipe d’assistants et d’élèves, dont Victor de Haen. Ce projet monumental constitue un jalon essentiel dans l’histoire de la sculpture publique belge.

L’héritage de Charles Van der Stappen réside dans sa capacité à unir l’allégorie classique et l’expression moderne, laissant une empreinte durable dans les espaces publics, les musées et l’évolution de la sculpture belge.

Littérature :

  • BRUNEEL-HYE DE CROM, M. LUWEL, M. (1967). Tervueren 1897. Tervueren: Musée Royal de L’Afrique Centrale, p.98 & 118.

  • ENGELEN, C. MARX, M. Compagnie des Bronzes. Brussel: Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de Provincien, 2002. p.359.

  • ENGELEN, C. MARX, M. La Sculpture en Belgique à partir de 1830. Louvain: Engelen-Marx, 2006. Tome VI p. 3650-3659.

  • DEMUR, A. DUPONT, C. LECLERCQ, C. VANDEPITTE F. (2010). CHARLES VAN DER STAPPEN. Gand-Courtrai: Editions Snoeck.