CHARLES HENRI GEERTS

(Anvers, 1807-1855, Louvain)

CHARLES HENRI GEERTS

(Anvers, 1807-1855, Louvain)

Célèbre pour ses bustes raffinés, ses monuments publics et sa contribution majeure au patrimoine artistique belge.

Charles Henri Geerts, né à Anvers le 10 juin 1807, fut un sculpteur belge de style néo-gothique. Il étudia à l’Académie d’Anvers de 1824 à 1833, sous la direction des sculpteurs Jean-Baptiste Van Hool et de l’artiste néerlandais Jean-Antoine Van der Ven. À l’issue de sa formation, il remporta le premier prix d’anatomie.

En 1834, Geerts fut nommé professeur de modelage et de sculpture à l’Académie de Louvain, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1855. La même année, il fit ses débuts au Salon d’Anvers avec un buste et une statue intitulée L’Aurore. Au cours de sa carrière, Geerts exécuta de nombreuses commandes, parmi lesquelles neuf bustes destinés à la rotonde du Théâtre Royal d’Anvers, un buste de Raphaël commandé par le roi Léopold Ier en 1836, ainsi qu’un buste en marbre de la Vierge pour le Musée national, réalisé sur commande de l’État.

En 1839, un concours fut organisé pour désigner l’architecte chargé de concevoir les nouvelles stalles du chœur destinées au clergé, aux chantres et aux marguilliers de la cathédrale d’Anvers. Le projet néo-gothique de Frans Durlet, jeune architecte et sculpteur de 23 ans, fut retenu. Il prévoyait une composition monumentale faisant appel à plusieurs sculpteurs, parmi lesquels Joseph Geefs, Jan Baptist de Cuyper et Charles Geerts. Ce chantier mobilisa ce dernier pendant près d’une décennie.

C’est dans cette période d’effervescence artistique et de renouveau stylistique que Geerts trouva sa voie. En 1842, il fonda à Louvain une école de sculpture religieuse, contribuant à la redécouverte des techniques traditionnelles de la sculpture sur bois. Il réalisa bas-reliefs et sculptures pour des églises et cathédrales prestigieuses, dont Notre-Dame de Paris, où il contribua à l’ornementation du chœur. Son œuvre, d’essence néo-gothique, intègre également des éléments néo-Renaissance et néo-baroques, lui valant une reconnaissance étendue à travers l’Europe, y compris en Angleterre, berceau du mouvement néo-gothique. Après avoir exposé des statuettes à Cologne en 1845, Geerts fut nommé membre correspondant du Kunstverein.

L’influence de Geerts s’étendit au-delà de la sculpture religieuse. Son renom actuel englobe également des œuvres dites « profanes », telles que Les Danseuses (style rococo, 1855) et La Nymphe accompagnée d’un cygne (1845). Il s’éteignit à Louvain le 16 juin 1855.

Littérature :

  • ENGELEN, C. & MARX, M., La sculpture en Belgique à partir de 1830. Tome III : Devreese – Hecq, Bruxelles, Crédit Communal, 2006, pp. 1630-1631.
  • VAN LANEY, J., La sculpture belge au 19ᵉ siècle. Catalogue d’exposition, Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1990, pp. 424-425.