ÉTIENNE MAURICE FALCONET
(Paris, 1716-1791)
ÉTIENNE MAURICE FALCONET
(Paris, 1716-1791)
Maître de la sculpture classique du XVIIIe siècle.
Étienne-Maurice Falconet naît en 1716 dans une modeste famille parisienne originaire du Bugey. Formé d’abord comme menuisier, il se tourne rapidement vers la sculpture, réalisant de petites figures en bois et en argile qui attirent l’attention de Jean-Baptiste Lemoyne. Ce dernier le prend comme élève, et Falconet demeure plus de dix ans dans son atelier — un apprentissage rare et déterminant — où il côtoie des artistes majeurs comme Pigalle et Pajou.
Sa rencontre avec le peintre François Boucher est décisive : par son entremise, Falconet est présenté à Madame de Pompadour, mécène influente et favorite de Louis XV. Grâce à son soutien, il reçoit plusieurs commandes prestigieuses, dont la célèbre Jardinère pour le château de Crécy.
En 1757, Falconet est nommé directeur de la sculpture à la manufacture de Sèvres. Il y joue un rôle central dans le développement du biscuit de Sèvres, une porcelaine non émaillée permettant une grande finesse de modelé. Il crée plus de soixante-dix modèles, imposant un style empreint de grâce, de théâtralité et de sensualité.
En 1766, sur recommandation de Grimm et Diderot, Falconet accepte l’invitation de Catherine II de Russie pour réaliser le Monument à Pierre le Grand, une statue équestre monumentale à Saint-Pétersbourg. Ce projet de douze années est marqué par des tensions à la cour, qui le poussent à rentrer en France à la fin des années 1770.
De retour à Paris, il est nommé adjoint à recteur de l’Académie royale (1783) et réalise des œuvres majeures telles que Moïse, David et La Mélancolie. Il est remplacé en 1780 par Charles-Antoine Bridan comme professeur de sculpture à l’Académie
L’héritage de Falconet repose sur sa capacité à fusionner la grâce rococo avec l’ambition classique. Ses sculptures incarnent l’élégance et le dynamisme intellectuel du XVIIIᵉ siècle.
Littérature :
- BENEZIT, E. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs. Paris: Librairie Gründ, 1961. Vol.5. p. 275-276.