Maître discret des formes monumentales.

Albert Constant Desenfans fut un sculpteur belge de renom, dont la technique raffinée et la vision expressive lui valurent une place de choix dans le paysage artistique de la fin du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle. Né à Genappe en 1845, il étudia à la prestigieuse Académie de Bruxelles sous la direction des maîtres Louis Jehotte, Eugène Simonis et Egide Mélot. Leur enseignement posa les bases d’une carrière prolifique et indépendante.

Dès 1866, Desenfans exposa régulièrement dans les grands salons belges et internationaux. Son œuvre aborda des thèmes religieux, allégoriques et mythologiques, souvent inspirés des compositions de Xavier Mellery. En plus de portraits, il reçut d’importantes commandes publiques pour des bâtiments emblématiques, dont l’Hôtel de Ville, la Maison du Roi (Broodhuis), le Palais de Justice de Bruxelles, et la Maison de la Province à Liège.

Aux côtés de Thomas Vinçotte et Jef Lambeaux, il participe à la création des œuvres qui ornent les Arcades du Cinquantenaire dans le parc du même nom à Bruxelles, notamment les statues en bronze Le Hainaut (1905) et Le Limbourg (1905), toutes deux sculptées par Albert Desenfans. Parmi ses oeuvres majeures, on retrouve également La Résurrection (1891), une sculpture remarquable conservée au Musée des Beaux-Arts d’Anvers.

Dans ses œuvres de plus petit format, réalisées en marbre, pierre, plâtre ou ivoire, Desenfans atteignit un rare degré de vraisemblance. Son attachement au réalisme, associé à un sens aigu du style et à une précision anatomique remarquable, devint une signature de son travail.

Parmi ses sculptures publiques les plus célèbres figure le monument en bronze dédié au général Chazal, représenté dans une grandeur solennelle, flanqué d’un lion vigilant – une incarnation saisissante de l’autorité et de la vigilance.

Littérature :

• ENGELEN, C. MARX, M. La Sculpture en Belgique à partir de 1830,Tome II. Engelen – Marx, Louvain, 2006. p. 1118-1122.

• BENEZIT, E. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs. Paris: Librairie Gründ, 1961. Vol.4. p. 481.