CHARLES-AUGUSTE FRAIKIN
(Herentals, 1817-1893, Bruxelles)
CHARLES-AUGUSTE FRAIKIN
(Herentals, 1817-1893, Bruxelles)
Réputé pour l’élégance néoclassique et l’ampleur de ses œuvres monumentales
Né en 1817 à Herentals, Fraikin suit très jeune des cours de dessin à Anvers, puis de peinture à Bruxelles. Mais, à la mort de son père en 1833, il n’a que seize ans et se retrouve sans ressources. Pour subvenir à ses besoins, il entre au service de pharmaciens (d’abord Van Tilborg, puis M. de Hemptinne, pharmacien du Roi), mettant à profit ses connaissances en latin. Parallèlement, sa passion pour l’art demeure intacte. Profondément marqué par l’œuvre de Guillaume Geefs, il décide d’abandonner la voie pharmaceutique. Soutenu par des bienfaiteurs, il rejoint en 1836 l’atelier de Pieter Puyenbroeck, puis étudie à l’Académie de Bruxelles (1840–1842), où il perfectionne sa maîtrise de la sculpture.
Dès 1839, il expose au Salon de Bruxelles (Jeune fille cueillant des fleurs). En 1845, il obtient la médaille d’or pour Amour captif, acquis par le Musée royal des Beaux-Arts et présenté ensuite à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Ce succès ouvre la voie à de nombreuses commandes publiques qui marqueront le paysage artistique et urbain belge : il réalise notamment les statues de la façade de l’Hôtel de Ville de Bruxelles, la fontaine dédiée au bourgmestre Rouppe, le monument funéraire de la reine Louise-Marie, ainsi que les figures d’Egmont et de Hornes pour la Colonne du Congrès. Il sculpte également des bustes de grandes personnalités de son temps, parmi lesquels celui de l’astronome Adolphe Quetelet, destiné aux jardins de l’Académie.
Cette reconnaissance lui vaut de hautes distinctions : la médaille d’honneur au Salon de Paris en 1845, la Légion d’honneur en France, le titre de commandeur de l’Ordre de Léopold, ainsi qu’une place dans de nombreuses académies à travers l’Europe et au-delà, de Bruxelles et Anvers à Vienne, Florence et Dallas.
En 1888, il fait don de quatre-vingt-quatorze sculptures à sa ville natale, qui fonde alors le musée Fraikin. Il en supervise personnellement l’installation. À sa mort en 1893, il est célébré comme l’une des figures majeures de la sculpture belge du XIXᵉ siècle, alliant dignité classique, maîtrise technique et sens du monumental.
Littérature :
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Dictionnaire biographique illustré des Artistes en Belgique depuis 1830, Ed. Arto, 1987, p. 169.
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LENNEP, J. La Sculpture au 19ème siècle, Vol 1, Ed. Général de banque et les auteurs, 1990, p. 399-401. – MARCHAL, E. (1900). Notice par le chevalier Edmond Marchal. In: Annuaire de 1900. Brussels:p.381-418.
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PIRON, P. De Belgische Beeldende Kunstenaars uit de 19de en 20ste eeuw. Brussel: Art In Belgium, 1999. Vol A-K. p. 567.
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