GALATHÉE

LAURENT-HONORÉ MARQUESTE (1848-1920)
Français

Date : ca. 1885

Dimensions : 82 cm (Hauteur)

Matière : Marbre blanc de Carrare

Signature : « Marqueste »

Titrée : « GALATHEE »

Provenance : Collection Aso O. Tavitian

Contexte et histoire de l’oeuvre

Dans un équilibre subtil entre grâce et tension, cette sculpture de Laurent-Honoré Marqueste représente Galathée, l’héroïne du célèbre mythe de Pygmalion tel que relaté par Ovide dans Les Métamorphoses (Livre X, vers 243-297). Pygmalion, sculpteur chypriote désabusé par les femmes de son temps, donne forme à une statue d’une beauté idéale et en tombe amoureux. Touchée par la sincérité de son amour, Vénus exauce sa prière : la statue prend vie sous ses mains. C’est cet instant de métamorphose que Marqueste choisit d’immortaliser.

Le corps délicatement torsadé, les bras levés dans un geste protecteur ou de surprise, la jeune femme semble émerger lentement de son bloc originel. Le traitement du marbre, d’une finesse remarquable, capture la douceur de la chair naissante, tandis que le visage rêveur, à demi voilé par les bras, traduit la pudeur d’une être nouvellement éveillé au monde sensible.

Au pied de la figure, l’outil du sculpteur ainsi qu’une rose soigneusement posée rappellent subtilement la main de Pygmalion et l’amour qui l’a façonnée. Ce choix narratif — ne représenter que Galathée —renforce l’intensité symbolique du sujet et invite à contempler la frontière floue entre art et vie, matière et sentiment.

Un modèle en marbre grandeur nature de Galathée d’1m70 existe, dont le plâtre original, présenté Hors concours par Marqueste au Salon de 1884 (n°3731), est conservé au musée des Augustins de Toulouse sous le titre Le Réveil (Galatée). La version en marbre — réalisée vers 1885, fut acquise par l’État français. Après plusieurs affectations, dont au Louvre, elle a été officiellement rattachée au musée d’Orsay en 1986. Depuis 2019, elle est exposée (ou en réserve) au musée départemental Dobrée de Nante.

Literature

  • Union Artistique de Toulouse, 10e année : Exposition de 1894, ouverture le 15 mars au Capitole, Toulouse, 1894, n°573
  • Salon de 1894, Paris : Ludovic Baschet Editeur, 1894, pp. 83 et 94
  • Exposition Universelle de 1900, Catalogue officiel illustré de l’Exposition décennale des Beaux-Arts de 1889 à 1900, Paris, 1900, p.175
  • A. Vivet, Congrès de musique sacrée, Insitut de France, 1938 – Documentation photographique montrant La Cigale au Musée de Caen en 1937.