HENRI GODET

(Paris, 1863-1937, Vincennes)

HENRI GODET

(Paris, 1863-1937, Vincennes)

Maître du marbre et du bronze fin-de-siècle

Henri Godet fut l’un des représentants les plus raffinés de la sculpture française de la fin du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle. Formé à Paris, il fut l’élève du maître académique Mathurin Moreau, dont l’influence transparaît dans son goût pour les formes idéalisées, le modelé précis et la composition harmonieuse.

Dès ses débuts, il se fit remarquer en exposant régulièrement au Salon des Artistes Français à partir des années 1880, où il demeura présent tout au long de sa carrière. En 1893, il y obtint une médaille de troisième classe, puis en 1899, le titre d’Officier d’Académie, distinction honorant les artistes dont le talent était officiellement reconnu par l’institution culturelle française.

Godet développa une œuvre largement consacrée à la figure féminine, souvent représentée sous une forme allégorique ou mythologique. Sa production comprend de nombreux bustes et statuettes, principalement en bronze patiné — parfois émaillé —, et plus rarement en marbre blanc. Il réalisa également des médaillons et plaques en relief, révélant une sensibilité particulière au détail et une approche raffinée de la sculpture en bas-relief.

Le style de Godet se situe à la croisée du naturalisme académique et d’une sensibilité proche de l’Art nouveau. Ses figures féminines, souvent associées à des motifs floraux, traduisent une vision idéalisée de la nature — douce, silencieuse et poétique. Parmi ses œuvres les plus connues figurent La Glaneuse, L’Éveil de l’Aurore, Rêverie et L’Enlèvement de Psyché, cette dernière puisant son inspiration dans la mythologie classique. Ces compositions témoignent autant d’une grande finesse technique que d’une quête d’harmonie formelle.

Henri Godet s’éteignit à Vincennes en 1937, laissant derrière lui une œuvre marquée par la délicatesse, l’élégance et la retenue — dans la continuité de la tradition des grands maîtres de la sculpture française.