JOSEPH WILLEMS
(1845-1910)
JOSEPH WILLEMS
(1845-1910)
Maître du bronze belge, entre réalisme, justice et spiritualité.
Joseph Willems était un sculpteur belge, né à Anvers en 1845. Il se forma à l’Académie de Malines de 1864 à 1867, sous la direction du sculpteur Joseph Tuerlinckx, avant de poursuivre ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris. Son talent précoce fut confirmé en 1867 lorsqu’il remporta un grand concours organisé par la Société des Beaux-Arts d’Anvers avec Ruth glanant dans les champs de Booz. L’œuvre, par la suite fondue en bronze et taillée dans le marbre, asseya définitivement sa réputation auprès de ses pairs.
Willems s’imposa rapidement comme un sculpteur polyvalent, recevant des commandes officielles de la ville d’Anvers, notamment des statues publiques telles que Les Peintres, Les Sculpteurs, La Comédie et La Tragédie pour le Théâtre flamand (1870), ainsi que La Justice pour le palais de justice de Tournai (1877). Il réalisa également des bustes de personnalités, dont celui du professeur Van Beneden pour l’Hôtel de Ville de Malines (1886), et se vit confier la création de Job sur son tas de fumier (1892), une œuvre poignante encore conservée au Centre Hospitalier de Notre-Dame de Malines.
En 1899, Willems réalisa une statue monumentale en bronze représentant Cargeu pour la Roumanie, installée sur la Grand-Place de Turnu Severin. Il reçut de nombreuses distinctions internationales, notamment une médaille d’argent à l’Exposition universelle de Londres (1884), une autre à Port-Adélaïde (1887), ainsi que des médailles d’or à Melbourne (1888) et à Berlin (1891).
Collaborateur régulier de la Compagnie des Bronzes de Bruxelles, Willems produisit des bronzes d’une grande finesse, recourant à la technique de la cire perdue. Parmi ceux-ci figure Pedrolino (1884), un buste magistral d’un bouffon du roi, remarquable par la subtilité de sa caractérisation et la maîtrise de son exécution. Sa correspondance avec la fonderie atteste d’une collaboration étroite entre 1882 et 1884.
L’œuvre de Willems se distingue par sa clarté émotionnelle, son réalisme expressif et la précision de son exécution. Des scènes religieuses ou allégoriques aux portraits symbolistes et à la sculpture architecturale, son œuvre reflète un engagement profond envers la forme classique tout en exprimant les préoccupations contemporaines de son époque.
Littérature :
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ENGELEN, C. MARX, M. Compagnie des Bronzes. Brussel: Algemeen Rijksarchief en Rijksarchief in de Provincien, 2002. p. 388-389.
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ENGELEN, C. MARX, M. La Sculpture en Belgique à partir de 1830. Louvain : Engelen – Marx, 2006. Tome VII p. 4220 – 4225.