PEDROLINO
JOSEPH WILLEMS (1845-1910)
Belge
Date : 1884 (fonte du vivant de l’artiste)
Dimensions : 57 x 16 x 14,5 cm
Matière : Bronze à patine brun clair
Technique : Cire perdue
Signature : « J. Willems 1884 »
Titrée : « Pedrolino »
Fondeur : La Compagnie des Bronzes de Bruxelles
Cachet : « Cie des Bronzes de Bruxelles (cire perdue) »
Contexte et histoire de l’oeuvre
Rayonnant de charme scénique et d’émotion, Pedrolino de Joseph Willems est un buste en bronze d’une finesse remarquable, incarnant avec justesse l’esprit enjoué et introspectif du bouffon royal. Réalisée selon la technique de la cire perdue, puis sublimée par une patine brun clair lumineuse, cette sculpture témoigne d’un exceptionnel savoir-faire en modelage et d’une profonde maîtrise de l’étude du caractère.
Le personnage est saisi en pleine prestation : un sourire malicieux et complice éclaire ses traits. Le regard pétillant d’esprit, les rides finement sculptées autour des joues et du front traduisent à la fois la joie de divertir et la fatigue d’un artiste observateur de la condition humaine, caché derrière le masque comique. Son large col plissé, exubérant et dynamique, apporte un jeu de volumes qui anime la composition, tandis que son bonnet souple, orné de grelots, évoque ironiquement une couronne de théâtre.
Signée « J. Willems 1884 » et estampillée de la prestigieuse Compagnie des Bronzes de Bruxelles — fonderie d’art belge de premier plan au XIXe siècle — l’œuvre se distingue par la qualité exceptionnelle de sa fonte, la précision des détails et une texture vibrante magnifiée par la chaleur de la patine.
Selon les archives disponibles, un seul autre exemplaire de ce modèle a été recensé ces vingt dernières années, avec une qualité de fonte sensiblement inférieure.
Pedrolino appartient à un ensemble de bustes célébrant les figures du théâtre, du folklore et du carnaval — tels Triboulet, Bouffon ou L’Oiseleur — réalisés au sommet de la collaboration entre Willems et la Compagnie des Bronzes (1882-1884). Témoignage rare du réalisme belge de la fin du XIXe siècle, cette œuvre associe virtuosité technique et âme théâtrale avec une profondeur saisissante.
